L’étape commence par une longue ligne droite de plusieurs km sur le goudron.
En passant près d’un fossé bétonné, on entend miauler. Il y avait un bébé chat qui n’arrivait pas à en sortir. On l’a récupéré. Aussitôt attrapé, il s’est mis à ronronner. Un joli petit chat noir aux yeux bleu-vert. On le met dans une chaussette pour le sécher. On l’aurait bien gardé et on l’aurait appelé Santiago, mais ce n’est pas possible. Ne voyant ni habitations, ni sa maman aux alentours, nous le prenons avec nous en espérant le laisser au milieu d’un village. Mais il se met à miauler si fort que nous sommes obligés de le laisser partir lorsqu’un cycliste arrive en sens contraire. Il s’arrête, nous lui expliquons ce qu’il se passe, il nous dit qu’il va le prendre, car il connaît une dame qui s’occupe des chats. C’est un ancien pèlerin qui était en recherche de sa foi il y a quelques années. Visiblement, il l’a trouvée et ça déborde un peu, mais l’essentiel est que Santiago est maintenant sauvé.
Plus tard, nous croisons un sanglier, tout noir lui aussi. Il est sorti des fourrés, s’est arrêté au milieu du chemin, nous a regardés, puis est reparti, tel Jeanne d’Arc sur son cheval. Il a fait froid toute la journée. C’est la première fois que je garde la polaire et le coupe-vent toute la journée et que je sors le bonnet. Ça promet pour demain, on grimpe !
Nous dormons dans un gîte tenu par une hospitalière allemande bénévole qui parle français. Super repas du soir dans un resto 3 étoiles, menu pèlerin à 11,50 euros, vin inclus. Nous en sortons heureux, le ventre plein et la tête qui tourne légèrement. Nous n’avons pas eu de mal à nous endormir.