Rabanal del Camino – Molinaseca 26km

À peine sortis de l’auberge, la pluie recommence et se transforme en neige à mesure que l’on monte.

Le calme relatif avant la tempête

Le vent continue de souffler et nous voilà en pleine tempête de neige. Ça valait le coup d’aller en Espagne pour fuir l’hiver montréalais ! Il y a plein d’énormes flaques de sloche (neige fondue bouillasseuse) cachées par la neige fraîche sur le chemin. Il faut marcher dans les buissons pour ne pas trop mouiller les chaussures, mais l’eau finit par gagner et nos chaussures sont de nouveau trempées.

Attention aux flaques !
Aux environs de Foncebadon

Le vent nous refroidit. Il y a au moins 4 cm de neige au sol. Nous nous arrêtons à Foncebadón prendre un café et nous réchauffer au coin du feu avant de repartir jusqu’à la Cruz de Ferro (1504m), une croix au pied de laquelle les pèlerins jettent une pierre qu’ils ont amenée de chez eux et sur laquelle est écrit un vœu ou une intention. Honnêtement, on ne s’est pas arrêté, le vent était trop fort, la neige nous fouettait le visage, tel un traitement exfoliant. En plus, on n’avait pas amené de caillasse à balancer.

Cruz de Ferro

Nous continuons jusqu’au refuge de Manjarin. C’est l’une des 2 maisons habitées d’un village en ruines. Un chevalier templier en tenue nous accueille et nous offre café et gâteaux secs au coin du feu (donativo) qui sont bien appréciés.

Camino de Santiago sous la neige

Nous descendons ensuite vers Acebo pour manger. La neige s’est de nouveau transformée en pluie.

Acebo

Arrivés à Molinaseca, nos pieds sont encore trempés, nous bourrons une fois de plus les chaussures de papier journal pour les sécher.

Molinaseca

Pensée du jour : à force de bourrer mes chaussures de papier journal, elles vont apprendre à lire toutes seules. C’est aussi au refuge que nous rencontrons notre premier vrai frapadingue: un gars qui se prend pour un templier et qui tient des discours incohérents. Il a un tel accent espagnol que je ne comprenais pas tout, alors il m’a fallu plus de temps que les autres pour savoir qu’il racontait n’importe quoi. Après nous avoir bénis à sa façon, il est monté au dortoir pour se livrer à une sorte de rituel avec une épée avant de la frapper sur le sol. Les autres pèlerins sont un peu inquiets, car nous allons partager le dortoir avec lui. Notre hospitalier lui prend ses 2 épées et sa bouteille de vino en lui disant qu’on ne peut pas avoir des armes ici et qu’il lui rendra demain matin. Même désarmé, il a continué d’inquiéter les 7 autres pèlerins. Résultat : personne n’a bien dormi.