O Pedrouzo – Santiago – jour 14 – 21 km

Nuit pas si réparatrice à cause de voisins bruyants tard le soir et dès 5h30. 

Étape courte, déjà parcourue en 2010.

Il y a beaucoup de monde sur le chemin.

Hâte de me reposer, je ne suis pas blessé, mais je ressens encore la fatigue de la veille. Accueil de merde au seminario menor, mais j’ai une chambre individuelle pour 17 euros, bonne sieste.

Je croise quelques têtes connues, notamment le groupe de mamies mexicaines, on est bien contents de se revoir.

As Seixas – O Pedrouzo – jour 13 – 49km

L’ibuprofène de la veille a dû faire des miracles, aucune douleur, c’est l’état de grâce. Il me reste une quinzaine de km sur le primitivo avant de rejoindre l’autoroute à pèlerins. Bruine un peu mouillante, mais pas assez pour sortir le poncho.

Après Melide, on est moins seul. Il y a facilement 5 turigrinos pour 1 pèlerin. On les reconnaît à leur petit sac, la coiffure impeccable et la sempiternelle coquille st Jacques. À l’origine, cette coquille on la ramenait de Compostelle, on ne l’y apportait pas.

Les 39 premiers km se sont bien déroulés, à bonne vitesse. J’ai un peu plus souffert pour les 10 derniers. Légère douleur au tendon d’Achille droit. Un peu d’arnica et un ibuprofène, on verra demain ce que ça donne. Seulement 20km au programme.

Lugo – As Seixas – jour 12 – 37 km

Départ un peu difficile, sous la pluie. Première utilisation du poncho et même des mini guêtres. Fonctionnement globalement satisfaisant. Ce qui était moins satisfaisant, c’était une douleur au niveau d’une fracture vieille de 25 ans.

À la sortie de Lugo, je quitte le camino primitivo pour le camino verde, en direction de Santa Eulalia de Boveda.

Le chemin est vraiment beau, mais la végétation me mouille.

Petite angoisse arrivé à Santa Eulalia, tout semble fermé. Dépité, je continue doucement et croise le responsable qui était en train de faire visiter. Moment émouvant dans cette crypte du 4eme siècle servant probablement à des rites païens.


Je rejoins ensuite le chemin primitif.

On est maintenant à moins de 100km de Santiago et on commence à croiser des turigrinos c’est-à-dire des gens qui font juste des 100 derniers kilomètres en se faisant transporter leur sac.

Castroverde – Lugo – jour 9 – 22km

Dernière étape que je fais avec Alfonso et Pilar. Plat, légère descente, aucune difficulté mais pas mal d’asphalte.

Après un bref arrêt café chez des gens qui vont ouvrir une auberge, nous passons par le village abandonné de Soutomerille. Avec son église du 10e siècle, reconstruite un peu plus tard.

Ensuite, arrivée à Lugo où trouve l’unique muraille romaine intacte, longue de 3km, sur laquelle on peut marcher.

A Fonsagra – Castroverde – jour 8 – 33km

Début de journée dans une purée de pois, la sortie n’est pas facile.

Ça commence avec une montée jusqu’aux ruines de l’hôpital de pèlerins de Montouto qui cache également des dolmens néolithiques.

Puis en redescendant, la brume finit par s’éclaircir laissant apparaître des paysages verdoyants.

La plupart de mon groupe avaient passé la nuit 4km plus loin que moi, et par un curieux hasard nous sommes tous partis à 7h. Je les ai tous rattrapés en cours de route.

Berducedo – Castro – jour 6 – 28km

Un peu plus d’asphalte aujourd’hui, mais pas trop encore.

Je croise rapidement le groupe de mexicaines puis les quitte. Elles s’arrêteront avant, à Grandas de Salime. Après une bonne montée, on commence la descente vers le barrage dans les bois. J’y retrouve Alfonso et Pilar, le couple d’espagnols avec qui j’ai sympathisé et qui avaient poursuivi 5km de plus la veille. Alfonso me prête son téléphone pour réserver l’auberge de Castro ce soir.

La vue sur la vallée, le lac et le barrage sont impressionnants. Ils s’arrêtent dans un bar après la traversée du barrage et je continue. Longue montée sur une route sinueuse mais peu fréquentée. Le soleil commence à taper fort.

Je croise le couple de portugais dans une petite boutique à Grandas de Salime. 

L’auberge de Castro est vraiment bien. Propre, pratique et super accueil.

Le soir, visite du Castro, seul. Site fortifié occupé pendant 20 siècles depuis le néolithique.

Campiello – Berducedo – jour 5 – 30km

 Levé 6h30, ça commençait à bouger à 6h dans le dortoir. Tout le monde voulait partir tôt pour cette grande étape.

On a bien grimpé, et une bonne partie de la journée s’est passée en haut des montagnes. De magnifiques paysages. Un moment fort de ce camino.

Normalement c’est 27km, mais j’ai suivi le couple d’espagnols sympathique qui s’était trompé de chemin, résultat 3km de plus une bonne descente suivie d’une bonne soirée.

Vaches en liberté.

Nous croisons des ruines des anciens hospitales de pèlerins, 13e et 15e siècle.

Bodenaya – Campiello – jour 4 – 26km

Lever à 7h avec le reste du groupe. Petit déjeuner léger et je pars le dernier à 8h15.

Encore de très beaux paysages, peu de route. Ça monte, ça descend, ça monte, ça descend.

Décidément, on a bien de la chance avec le temps. Pas de pluie, un beau soleil, pas trop chaud. Le sentier est parfois boueux, heureusement, il n’a pas plu suffisamment pour le rendre impraticable.

Jolie vue sur les cimes enneigées des Asturies.

Escamplero – San Juan de Villapañada – jour 2 – 18km

Encore une belle journée, soleil, température agréable.

Paysages agricoles et de forêt d’un autre temps, vraiment beau. 

Un petit détour me fait découvrir des fouilles archéologiques de thermes romains collés à l’église Santa Eulalia de Valduno.

Petite pause à Grado pour une connexion wifi et épicerie puis on monte jusqu’à l’auberge qui se remplit assez rapidement et ça commence assez vite à sentir le fauve. Mais la vue est superbe.

L’auberge est finalement pleine. L’hospitalero va conduire trois femmes à l’auberge suivante.
Je commence le chemin avec des petites étapes afin de ne pas arriver trop tôt à Lugo. Je veux visiter l’église paléo chrétienne de Santa Eulalia de Boveda qui est fermée dimanche et lundi.

Oviedo – San Julian de los Prados – El Escamplero – jour 1 – 15 km

Levé vers 9h, because le décalage horaire. Visite de la cathédrale et tampon. Ensuite je cherche le début officiel du chemin et pour ça je me perds, une gentille dame me trouvant perdu car n’allant pas dans la bonne direction m’accompagne au bureau de tourisme. Finalement la veille j’étais déjà passé par le début qui se trouve sur le parvis de la cathédrale. 

Je voulais aller visiter les édifices pré-romaniques de Naranco, mais il était rendu rendu trop tard. Je me suis rabattu sur San Julian de los Prados, une des églises catholiques les plus anciennes du monde, déclarée patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Construite au IX siècle, les peintures originales ont été découvertes au XX siècle. C’est petit, mais la visite vaut le coup.

Ensuite, on sort de Oviedo, que j’ai trouvé bien agréable comme ville.

Auberge simple et fonctionnelle à Escamplero. Le seul truc est que l’enregistrement se fait au restaurant qui est 400m avant.

Acheté pain, saucisson et fruits. Couché 10h.

Oviedo, jour 0

Aucun problème d’avion YUL LHR MAD OVD. Mon sac à dos a la bonne taille pour bagage de cabine.

Pour le moment, le décalage horaire se passe bien. Je pense commencer la marche demain, mais on verra demain.

Petit tour dans Oviedo, ville sympathique. Arrivé trop tard pour la cathédrale, j’irai demain 10h à l’ouverture.

Et c’est reparti!

Demain je serai à Oviedo, de retour sur les chemins de Compostelle.

Cette fois, ce sera le chemin primitif, premier chemin inauguré vers l’an 810 par Alphonse II le chaste, allant reconnaître les reliques de st Jacques le majeur. Chemin moins fréquenté et réputé plus difficile, mais aussi parmi les plus beaux.

Ensuite, si mes jambes le permettent, ce sera l’épilogue du chemin jusqu’à ce qui était considéré comme la fin du monde occidental lorsque la terre était plate.

Poids total de mes bagages, incluant la polaire et le coupe vent : moins de 8kg.

Petrouzo – Santiago de Compostela 20km

Départ 7h50, il fait encore nuit.

Le jour se lève

Il ne pleut pas encore. Nous faisons attention de ne pas ralentir et de garder une vitesse supérieure à 5km/h. La pluie finit par faire son apparition.

Juste avant d'entrer dans Santiago

Arrivée à Santiago, la traversée de la ville est longue, mais nous finissons par arriver à la cathédrale. Il y a de la police et des gardes de sécurité partout. Il est interdit d’entrer dans la cathédrale avec son sac, il faut le laisser à la consigne à 2 euros. À 11h50, la cathédrale est déjà pleine pour la messe des pèlerins (pèlerins sans sacs, bien évidemment), mais ce ne sont pas des pèlerins qui la remplissent. Comme on est réduit à voir la messe sur un écran de télé dans un recoin de la cathédrale et qu’en plus on n’est pas fous de la messe, on se casse.

Devant l'arrière de la cathédrale

Nous retrouvons le groupe d’Espagnols au Gato Negro pour manger des fruits de mer.

Les tasses nous attendent pour trinquer une dernière fois

Un magasin sur deux ici est une boutique de souvenirs du Camino de Santiago. De vieux pèlerins nous disent qu’il y a quelques années on pouvait entrer dans la cathédrale avec les sacs. Il faut bien comprendre la relation qu’un pèlerin peut entretenir avec son sac au fil des semaines. Nous allons chercher notre Compostella, un billet de train pour Madrid. Nous retraversons la ville à pied pour prendre une douche dans une auberge et nous passons la nuit dans le train.

Melide – Petrouzo 35km

Encore une étape dans la pluie et la bouillasse. Il est temps d’arriver. L’ambiance n’est plus la même. La moitié des gens rencontrés ne font que les derniers 100km afin de recevoir la Compostella (certificat qui dit qu’on a bien effectué le pèlerinage), certains se font porter les sacs (et quels sacs !), mais ils n’oublient pas de s’accrocher une coquille St Jacques made in China achetée 1euro20 à leur petit sac de casse-croûte.

Un stand de vente sans vendeur
Il y a tellement de pluie et de soleil que les arcs en ciel sont doubles

L’accueil dans les auberges n’est plus le même, on ne reçoit pas les gens de la même façon dans une auberge de 15 lits que dans une auberge de 180 lits. C’est la première auberge gérée par la Xunta de Galicia qui a des casseroles. On se cuisine un bon repas et à 21h30, on dort déjà. Il faudra partir avant 8h demain pour arriver avant midi à Santiago.

Portomarín – Melide 42km

Encore une étape difficile, la pluie étant de la partie. L’ampoule de F. ne s’arrange pas et la pluie mouille ses chaussettes car il est encore obligé de porter les sandales. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, ce qui nous donne de magnifiques arcs-en-ciel, parfois même des arcs-en-ciel doubles. Nous avions remarqué que les chiens espagnols ne montraient aucune agressivité envers les pèlerins, contrairement à leurs voisins français. Nous savons maintenant pourquoi : on leur apprend à les reconnaître! Nous avons croisé une dame avec un chien qui s’était mis à nous aboyer et elle lui a dit : « tais-toi, ce sont des pèlerins ! ». Nous nous arrêtons manger à Palas de Rei. Il nous faut ensuite nous dépêcher pour arriver à la ville avant la nuit.

Profitant d'une éclaircie

La pluie recommence de plus belle à l’entrée de la ville qu’il faut traverser complètement avant d’atteindre l’auberge qui semble presque pleine. Il nous faut attendre 20 minutes l’arrivée de l’hospitalera. Nous avons la chance d’éviter le dortoir et dormons dans une chambre de 4 lits. Nous partons manger du poulpe dans la pulperia la plus célèbre d’Espagne, mais nous sommes un peu déçus.

Du poulpe, du vin blanc et du pain

Samos – Portomarín 39km

L’étape a été plus longue que ce que nous disaient les guides. Montées et descentes qui se succèdent.

Toit en ardoise
Sous les arbres centenaires

Le changement de semelles de F. lui a été fatal, 2 grosses ampoules invalidantes. Il achète des sandales à Sarria et nous continuons. Nous passons devant la borne 100km, distance qu’il nous reste à parcourir avant l’arrivée à Santiago. La fatigue commence à se faire ressentir, nous sommes content de terminer bientôt. Les paysages de la Galice sont très beaux, c’est très vert.

Un ruisseau et le chemin au milieu
Le pont menant à Portomarín à côté de l'ancien

L'ancien village de Portomarín

Par contre les hébergements sont beaucoup moins sympathiques qu’avant et le pourcentage de gens intéressants semble diminuer. Ce soir, il y a un type saoul qui embête tout le monde, notamment les deux jeunes allemandes et la police ne veut même pas l’embarquer. Comme le borracho est coopératif, il se met à beugler sans s’arrêter au bon moment, ce qui décide la police à intervenir.

O Cebreiro – Samos 32km

Départ dans la brume. Ce n’est qu’en descendant que l’on quitte les nuages. Une japonaise fait le chemin avec nous, nous ne marchons pas très vite, ce qui nous laisse plus de temps pour admirer les jolis paysages de campagne que nous traversons.

Long le chemin est
La cabane au pied de l'arbre

On voit qu’il y a plein d’eau ici, tout est bien vert.

Samos

En arrivant à Samos, nous surplombons l’immense monastère dans la vallée encaissée. Le refuge de pèlerins du monastère est vraiment rustique : pas de chauffage, pas de cuisine, pas de lavabo avec eau chaude, pas d’oreillers, mais douches avec eau chaude et couvertures à volonté!. Donativo.

Dans le dortoir

Nuit reposante, le temps est assez doux et nous n’avons pas eu froid.

Villafranca del Bierzo – O Cebreiro 32km

Nuit très calme et reposante. F. nous prépare des huevos con chorizo au petit-déjeuner. Première partie un peu monotone, sur le bord de la route, derrière une protection en béton et l’autoroute à côté. On finit par sortir de la route et emprunter un sentier qui monte vers Cebreiro.

Sur le chemin
Si c'est aussi vert, c'est qu'il pleut souvent

Nous atteignons les nuages et c’est dans la brume humide que nous arrivons à ce joli village aux maisons aux toits de chaume.

En bas la valléee et en haut les nuages

Dans les nuages
Toits de chaume

À l’auberge, on nous attribué des lits qui n’étaient pas à côté, c’est la première fois que ça nous arrive, parce que d’habitude, soit on se place comme on veut, soit ils se débrouillent de nous mettre à côté (généralement les lits du dessus pour laisser les lits du dessous pour les plus âgés) ou encore l’un au dessus de l’autre. La jeune fille sur le lit au dessus a gardé ses chaussures boueuses et elle mange des sandwichs sur le lit. Nous apprendrons plus tard que c’est une Américaine, que c’est son premier jour sur le Camino et qu’elle le fait parce que c’est le truc le moins cher qu’elle a trouvé à faire en Espagne. Elle a changé 3 fois de lit et elle n’a pas l’air d’apprécier la vie en dortoir! Il y a une superbe cuisine au gîte, mais elle manque sérieusement de casseroles et d’assiettes. Nous partons en groupe manger au restaurant, menu peregrino + vino.