Étape facile. Presque le dernier à sortir de l’auberge comme d’habitude. Départ un peu difficile. La fatigue de la veille se fait sentir et mon tendon gauche aussi. Premier café après 6.5 km et quelques étirements, et plus de problème de tendon, ni de fatigue.
La pluie arrive et je dois sortir le poncho. Je croise la camionnette d’une boulangerie et achète un pain au chocolat parce que c’est dimanche. La boulangère parle français, elle a déjà travaillé en Suisse.
Pas longtemps après, on aperçoit la mer.
Après une excellente nuit dans l’excellente auberge Anjana. Départ tranquille. Le sac était plein de provisions car pas d’épicerie prévue sur le parcours.
Beaucoup de cyclistes qui passent en frôlant.
L’auberge que j’avais en vue affichait complet à cause des réservations. J’ai donc marché 8km de plus pour atteindre l’excellente auberge municipale de Dumbria.
Nuit pas si réparatrice à cause de voisins bruyants tard le soir et dès 5h30.
Étape courte, déjà parcourue en 2010.
Il y a beaucoup de monde sur le chemin.
Hâte de me reposer, je ne suis pas blessé, mais je ressens encore la fatigue de la veille. Accueil de merde au seminario menor, mais j’ai une chambre individuelle pour 17 euros, bonne sieste.
Je croise quelques têtes connues, notamment le groupe de mamies mexicaines, on est bien contents de se revoir.
L’ibuprofène de la veille a dû faire des miracles, aucune douleur, c’est l’état de grâce. Il me reste une quinzaine de km sur le primitivo avant de rejoindre l’autoroute à pèlerins. Bruine un peu mouillante, mais pas assez pour sortir le poncho.
Après Melide, on est moins seul. Il y a facilement 5 turigrinos pour 1 pèlerin. On les reconnaît à leur petit sac, la coiffure impeccable et la sempiternelle coquille st Jacques. À l’origine, cette coquille on la ramenait de Compostelle, on ne l’y apportait pas.
Les 39 premiers km se sont bien déroulés, à bonne vitesse. J’ai un peu plus souffert pour les 10 derniers. Légère douleur au tendon d’Achille droit. Un peu d’arnica et un ibuprofène, on verra demain ce que ça donne. Seulement 20km au programme.
Départ un peu difficile, sous la pluie. Première utilisation du poncho et même des mini guêtres. Fonctionnement globalement satisfaisant. Ce qui était moins satisfaisant, c’était une douleur au niveau d’une fracture vieille de 25 ans.
À la sortie de Lugo, je quitte le camino primitivo pour le camino verde, en direction de Santa Eulalia de Boveda.
Le chemin est vraiment beau, mais la végétation me mouille.
Petite angoisse arrivé à Santa Eulalia, tout semble fermé. Dépité, je continue doucement et croise le responsable qui était en train de faire visiter. Moment émouvant dans cette crypte du 4eme siècle servant probablement à des rites païens.
Je rejoins ensuite le chemin primitif.
On est maintenant à moins de 100km de Santiago et on commence à croiser des turigrinos c’est-à-dire des gens qui font juste des 100 derniers kilomètres en se faisant transporter leur sac.
Dernière étape que je fais avec Alfonso et Pilar. Plat, légère descente, aucune difficulté mais pas mal d’asphalte.
Après un bref arrêt café chez des gens qui vont ouvrir une auberge, nous passons par le village abandonné de Soutomerille. Avec son église du 10e siècle, reconstruite un peu plus tard.
Ensuite, arrivée à Lugo où trouve l’unique muraille romaine intacte, longue de 3km, sur laquelle on peut marcher.
Début de journée dans une purée de pois, la sortie n’est pas facile.
Ça commence avec une montée jusqu’aux ruines de l’hôpital de pèlerins de Montouto qui cache également des dolmens néolithiques.
Puis en redescendant, la brume finit par s’éclaircir laissant apparaître des paysages verdoyants.
La plupart de mon groupe avaient passé la nuit 4km plus loin que moi, et par un curieux hasard nous sommes tous partis à 7h. Je les ai tous rattrapés en cours de route.
Un peu plus d’asphalte aujourd’hui, mais pas trop encore.
Je croise rapidement le groupe de mexicaines puis les quitte. Elles s’arrêteront avant, à Grandas de Salime. Après une bonne montée, on commence la descente vers le barrage dans les bois. J’y retrouve Alfonso et Pilar, le couple d’espagnols avec qui j’ai sympathisé et qui avaient poursuivi 5km de plus la veille. Alfonso me prête son téléphone pour réserver l’auberge de Castro ce soir.
La vue sur la vallée, le lac et le barrage sont impressionnants. Ils s’arrêtent dans un bar après la traversée du barrage et je continue. Longue montée sur une route sinueuse mais peu fréquentée. Le soleil commence à taper fort.
Je croise le couple de portugais dans une petite boutique à Grandas de Salime.
L’auberge de Castro est vraiment bien. Propre, pratique et super accueil.
Le soir, visite du Castro, seul. Site fortifié occupé pendant 20 siècles depuis le néolithique.
Levé 6h30, ça commençait à bouger à 6h dans le dortoir. Tout le monde voulait partir tôt pour cette grande étape.
On a bien grimpé, et une bonne partie de la journée s’est passée en haut des montagnes. De magnifiques paysages. Un moment fort de ce camino.
Normalement c’est 27km, mais j’ai suivi le couple d’espagnols sympathique qui s’était trompé de chemin, résultat 3km de plus une bonne descente suivie d’une bonne soirée.
Vaches en liberté.
Nous croisons des ruines des anciens hospitales de pèlerins, 13e et 15e siècle.
Lever à 7h avec le reste du groupe. Petit déjeuner léger et je pars le dernier à 8h15.
Encore de très beaux paysages, peu de route. Ça monte, ça descend, ça monte, ça descend.
Décidément, on a bien de la chance avec le temps. Pas de pluie, un beau soleil, pas trop chaud. Le sentier est parfois boueux, heureusement, il n’a pas plu suffisamment pour le rendre impraticable.
Encore une belle journée, soleil, température agréable.
Paysages agricoles et de forêt d’un autre temps, vraiment beau.
Un petit détour me fait découvrir des fouilles archéologiques de thermes romains collés à l’église Santa Eulalia de Valduno.
Petite pause à Grado pour une connexion wifi et épicerie puis on monte jusqu’à l’auberge qui se remplit assez rapidement et ça commence assez vite à sentir le fauve. Mais la vue est superbe.
L’auberge est finalement pleine. L’hospitalero va conduire trois femmes à l’auberge suivante.
Je commence le chemin avec des petites étapes afin de ne pas arriver trop tôt à Lugo. Je veux visiter l’église paléo chrétienne de Santa Eulalia de Boveda qui est fermée dimanche et lundi.
Levé vers 9h, because le décalage horaire. Visite de la cathédrale et tampon. Ensuite je cherche le début officiel du chemin et pour ça je me perds, une gentille dame me trouvant perdu car n’allant pas dans la bonne direction m’accompagne au bureau de tourisme. Finalement la veille j’étais déjà passé par le début qui se trouve sur le parvis de la cathédrale.
Je voulais aller visiter les édifices pré-romaniques de Naranco, mais il était rendu rendu trop tard. Je me suis rabattu sur San Julian de los Prados, une des églises catholiques les plus anciennes du monde, déclarée patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Construite au IX siècle, les peintures originales ont été découvertes au XX siècle. C’est petit, mais la visite vaut le coup.
Ensuite, on sort de Oviedo, que j’ai trouvé bien agréable comme ville.
Auberge simple et fonctionnelle à Escamplero. Le seul truc est que l’enregistrement se fait au restaurant qui est 400m avant.
Demain je serai à Oviedo, de retour sur les chemins de Compostelle.
Cette fois, ce sera le chemin primitif, premier chemin inauguré vers l’an 810 par Alphonse II le chaste, allant reconnaître les reliques de st Jacques le majeur. Chemin moins fréquenté et réputé plus difficile, mais aussi parmi les plus beaux.
Ensuite, si mes jambes le permettent, ce sera l’épilogue du chemin jusqu’à ce qui était considéré comme la fin du monde occidental lorsque la terre était plate.
Poids total de mes bagages, incluant la polaire et le coupe vent : moins de 8kg.
Nous prenons le métro pour aller à l’aquarium. Évidemment, il y a plein de monde, mais c’est vraiment un bel aquarium.
En sortant, il pleut, mais nous allons quand même dans le parc adjacent prendre nos premières photos de cerisiers en fleurs. Les journaux canadiens disaient que la saison des cerisiers en fleur à Tokyo était bien avancée et nous avions peur de rater la saison.
Retour dans les rues commerçantes du centre pour manger. Toujours pareil, on paye et on choisit son repas à la machine, puis on donne le ticket à la serveuse.
Visite du château d’Osaka.
Au final, les jardins autour du château et l’extérieur du château sont bien plus beaux que l’intérieur. Retour au centre et repas du soir dans un vrai resto où l’on retire ses chaussures à l’entrée. On est supposé les mettre dans des petits casiers en bois, mais mes chaussures n’y rentraient pas, alors ils les ont laissé dehors.
On quitte l’île d’Okinawa pour Honshu, l’île principale du Japon.
Ce voyage en avion nous aura permis de constater que tout n’est pas toujours bien organisé ici. Quand un grain de sable arrive, c’est la folie. Enregistrement, contrôle de sécurité sans aucun problème. Il est bientôt l’heure d’embarquer. Le 747 d’à côté fini de se remplir, mais les hôtesses n’annoncent pas notre embarquement. Quinze minutes passent, le 747 n’est pas encore parti et toujours pas d’annonce d’embarquement pour nous. Des gardes de sécurité apparaissent et nous disent qu’ils évacuent le terminal parce qu’un objet coupant a été retrouvé. Et c’est là que la folie commence. Les affichages nous disent toujours que nous allons embarquer très bientôt. Sortis du terminal, nous trouvons des employés qui parlent dans des mégaphones sans s’arrêter. Ils sont même 2 l’un à côté de l’autre à parler en même temps et uniquement en japonais. Les panneaux d’affichage bilingues continuent de dire que tout va bien. On en a pour 2h30 d’attente dans la pagaille à la recherche d’info. Ils ont fait débarquer les passagers du 747. Lorsque l’on peut de nouveau passer le contrôle de sécurité, c’est encore la pagaille, nos vols ont disparu des panneaux d’affichage.
Arrivée sans encombres sur l’île artificielle de l’aéroport du Kansai, mais ça nous a pris la journée.
Malgré la nuit et la pluie qui commence à tomber, notre GPS nous conduit directement de la gare à l’hôtel, le temps de poser les sacs et de repartir manger. Il y a plein de monde dehors.
Nous commandons nos soupes à la machine distributrice et donnons nos tickets à la serveuse.
Le bateau part à 14h et le soleil est de la partie, ce qui nous laisse le temps de se balader. On range les affaires, dernier coup d’oeil à la chambre…
Nous croisons un groupe de touristes nippons dont le guide ressemble furieusement au maître Keisuke Miyagi du film Karate Kid, ce qui est possible, puisque l’acteur est originaire d’Okinawa.
Lors du départ, une surprise nous attend. Des gens se sont rassemblés sur le quai, ils ont mis des rubans au bateau et la musique de “ce n’est qu’un au revoir” s’est mise à jouer. C’était probablement pas pour nous, mais nous avons apprécié le kitsch.
De retour à Naha, nous avons posé nos affaires à l’hôtel, puis promenade.
Le jour se lève sous de meilleurs hospices. Le soleil se montre. À 8 heures, les haut parleurs du village achèvent de nous réveiller, on ne comprend rien à ce qu’ils disent, mais tant qu’on ne reconnaît pas le mot « tsunami », ça va. Petit tour à l’épicerie du village qui vend de délicieuses boulettes de riz entourées d’une feuille d’algue et fourrées de thon mayo ou de bœuf-fromage pour le petit-déj.
Nous montons ensuite vers un des observatoires de l’île. L’archipel est vraiment beau.
Tentative de plage l’après-midi. Tartinage de crème solaire, mais il fait trop froid pour retirer le tee-shirt. Même c’est limite.
Retour à la chambre pour la lessive. L’un des avantages de voyager léger, c’est que ça fait moins à porter et ça prend moins de place. L’inconvénient c’est qu’il faut laver plus souvent. Mon tee-shirt bleu en coton est en bout de course, achevé par la crème solaire. Nous fonctionnons avec 3 ensembles de sous-vêtements/tee-shirts, 2 pantalons, 1 polaire et un coupe-vent. Dans le sac, chaque ensemble est regroupé dans un sac ziplock. On les retrouve plus facilement.
On prend le ferry de 10h pour l’île de Zamami située à une trentaine de kilomètres au large de Naha (Okinawa). Nous essuyons un orage pendant la traversée et abordons sous une pluie battante. Ça nous rappelle notre expérience de Manzanillo au Costa-Rica, notre dernière tentative pluvieuse de plage exotique et isolée.
Nous profitons d’une éclaircie l’après-midi pour visiter. Première constatation : le vent est trop froid pour laisser tomber le tee-shirt. Deuxième constation : l’eau est glacée, j’ai encore trimbalé le masque et le tuba pour rien :-(. Et c’est dommage, les Kerama sont réputées pour la plongée et les eaux turquoises y sont cristallines.